Ce latin-là a donné le français « écriture ».
Il est intéressant de noter qu’il ne s’agit pas d’un substantif, posant une réalité existante, mais de la forme plus légère, presque évanescente, d’un participe futur au féminin.
Littéralement : l’écriverante.
Il faut la voir comme une égérie.
Pris à la lettre, le secundum scripturas de la messe renverrait donc à un collège d’inspiratrices, aidant à la recherche d’un dogme sur quoi fonder une foi ; en dépit de leur concours, il aura fallu plusieurs siècles pour que des théologiens tâtonnants, tatillons et misogynes, arrêtent un corpus canonique.
Il est douteux que les pères de l’Église aient été conscients de leur aide.
Mais quiconque se mêle d’écrire est conscient de leur présence ; sans elles, il n’y a que des tâcherons.
Avec elles, la plume redevient légère ; car les muses permettent des errances heureuses ; il ne s’agit pas de coucher sur le papier ce qu’on a en tête, mais de laisser l’intention à son devenir, de permettre l’aventure créative.