Il faut dénoncer ici le scandale qui entache la naissance de notre univers, dont le big bang reste pour l’instant le modèle le plus autorisé.
Ce modèle dérangeant pose la préexistence d’un point, hypothèse contestable : les géomètres nous disent qu’un point, dépourvu de dimensions mesurables, n’existe pas à proprement parler.
Autre incongruité, ce point est tout ; un tout sous pression qui soudain déborde et dont le jaillissement n’a rien de fluide ni d’uniforme.
Nous voilà confrontés à un problème de plomberie, d’autant plus casse-tête qu’on ne voit pas où ce flux s’écoulerait, sauf à poser qu’il se ménage son propre réseau d’écoulement, qu’il crée ipso facto et l’espace et le temps.
Comme il ne saurait venir de nulle part, le bon sens veut qu’antérieurement, il était contenu ailleurs, qu’un trou dans cet ailleurs a donné lieu à une fuite.
Un vidangeur a canalisé cette fuite, en mettant en place un vase d’expansion, que nous appelons notre univers.
Si tel est le cas, on s’est bien moqué de nous, et nos envolées métaphysiques doivent faire beaucoup rire ce voisin désinvolte.
Le moment est peut-être venu de lui demander des comptes.