L’énigme dont nous sommes en charge

Énigmes et questions existentielles

Les questions existentielles sont souvent ressenties comme un surcroît de malaise et d’angoisse, et frappent par préférence les classes dominantes des nations civilisées.

On se souvient que Gauguin a sous-titré un tableau de sa période polynésienne d’une triple interrogation : « d’où venons-nous, qui sommes-nous, où allons-nous ? »

L’artiste y a ajouté une note de bas de page, exposant des pensées suicidaires, opportunément restées sans suite.

Ma conviction est qu’il a saisi l’occasion de se moquer de son premier monde, un monde parisien peuplé de philosophes de salons.

Je suis pour ma part tenté de renverser la perspective métaphysique : que se passerait-il si d’énigme il n’y avait point ? Si nous n’avions plus à nous interroger sur notre raison d’être ici-bas, sur l’au-delà et toutes ces sortes de choses ?

Nous ne pourrions plus nous perdre dans le grand jeu qui nous tient en haleine, ce remède définitif à l’ennui.