Les souvenirs ne sont pas des vestiges, mais des morceaux choisis.
Nous ne maîtrisions pas les raisons de ces choix ; la plupart du temps, ils nous encombrent.
Nous les gardons sans savoir qu’en faire, nous en sommes souvent incommodés.
Ils sont en réalité des fragments de récits inaboutis, car la vie ne s’embarrasse pas de la construction de fresques cohérentes.
Elle nous laisse ce travail.
C’est à nous qu’il revient en effet d’en tirer quelque chose, comme font, de chiffons épars, certains grands couturiers.
Voilà pourquoi l’injonction « print the légend » ne doit pas être prise comme l’expression d’un parti pris cynique, mais comme la seule façon de passer ces chutes de films en matière non périssable, au bénéfice de tous.
L’œuvre d’art, le mythe, ne sont pas des falsifications, mais l’expression la plus haute de ce que, du chaos, nous avons pu sauver.